Comment mieux travailler ?
Les individus de retour au bureau aspirent à une amélioration significative de l’expérience employé.
En matière de sécurité
Les principales préoccupations des employés, à l’échelle internationale, sont le respect des protocoles de sécurité et la qualité de l’air. Ainsi, il convient de renforcer les stratégies relatives au comportement des individus, telles que le port du masque et la distanciation, en transformant le bâti.
Les entreprises peuvent rendre les espaces de travail plus sûrs en réfléchissant à la manière dont un aménagement bien pensé peut limiter la transmission des maladies. Ainsi, elles doivent comprendre comment les agents pathogènes circulent dans un environnement donné afin de pouvoir développer des stratégies systémiques visant à prévenir les infections. Outre l’optimisation des systèmes de chauffage, ventilation et climatisation, il est donc pertinent de réduire la densité, de transformer la géométrie (orientation du mobilier) et de renforcer les séparations au sein des espaces de travail.
En matière de productivité
La quête de sens a encore gagné en importance pendant la crise. Avant la pandémie, les employés déploraient déjà le manque d’intimité dans les espaces de travail. Et depuis le début de la crise, pour la majorité d’entre eux, le télétravail n’a guère amélioré la situation : la productivité a baissé de 8 % et la motivation de 11 %. Les trois principales attentes des employés vis-à-vis de leur espace de travail sont toutes liées à la productivité : ils souhaitent pouvoir collaborer efficacement avec leurs collègues, accéder plus facilement à leurs outils et ressources et travailler dans un environnement propice à la concentration. L’innovation et la résolution de problèmes nécessitent de passer sans cesse du travail collectif au travail individuel et vice versa. Les entreprises peuvent améliorer l’expérience employé en facilitant les transitions d’un type d’activité à l’autre au sein de l’espace de travail physique ou virtuel.
En matière d’inspiration
En temps de crise, les individus sont souvent en mal d’inspiration – ils veulent des dirigeants présents et accessibles, et ils veulent se sentir appartenir à un projet porteur de sens. Si les employés souhaitent retourner au bureau, c’est avant tout pour retrouver leurs collègues et pour se reconnecter à leur entreprise et à ses objectifs. Or les interactions sociales et le sentiment d’appartenance comptent parmi les éléments constitutifs d’une communauté soudée, à l’instar de la confiance, de l’inclusion et de la résilience. Cette communauté, à son tour, influe positivement sur les facteurs de succès de l’entreprise – motivation, productivité, innovation et fidélisation des employés. Ainsi, l’espace de travail peut être conçu comme une infrastructure permettant de développer son capital social. Il doit promouvoir les interactions et favoriser l’acceptation du changement, qui fait partie intégrante de la culture d’entreprise.
En matière de flexibilité
Historiquement conçus pour durer, la majorité des bâtiments et des bureaux reposent encore sur une architecture, un système électrique et un mobilier fixes. Cependant, les entreprises recherchent désormais des espaces capables de s’adapter facilement à l’évolution des modes de travail et aux bouleversements de l’activité. Les bureaux d’aujourd’hui doivent donc comporter des espaces multifonctionnels, eux-mêmes dotés d’éléments de mobilier mobiles qui leur permettent de s’agrandir ou de rétrécir au gré des besoins. Alors que les membres d’une même équipe travaillent de plus en plus souvent sur des sites différents, les expériences physiques et virtuelles doivent être mises à profit afin de faciliter la collaboration distribuée.
Cette crise, qui a durement touché chacun d’entre nous, nous incite à réfléchir à ce qui fait notre humanité, et à ce que nous pouvons accomplir ensemble. Nous devons nous saisir de cette opportunité de repenser les espaces de travail, qui, loin d’être neutres, sont l’un des lieux où les communautés se créent et où les individus développent leur sentiment d’appartenance, leur résilience et leur estime d’eux-mêmes.